La chasse aux chiens courants


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  1. Un peu d'histoire...
  2. Evolution de notre mode de chasse
  3. Les valeurs que nous défendons 

1. Un peu d'Histoire...

Origines et domestication du chien

Le chien, qui partage notre espace de vie depuis des temps très reculés, bénéficie d’un statut particulier parmi les animaux domestiques et est l’animal de base de notre chasse. Au fil des siècles et des millénaires, façonné par l’homme et utilisé à de nombreuses tâches, dont la chasse, il a su prendre une place particulière au sein de toutes les sociétés humaines.

Concernant ses origines, parmi les diverses hypothèses avancées, on retiendra la plus probable pour ne pas dire certaine : le chien descend du loup.

Ainsi, au fil des siècles, l’homme a domestiqué le loup qui est devenu chien. De ce dernier, il a fait une sélection en se basant exclusivement sur des critères utilitaires. Afin d’optimiser les qualités du chien, l’homme l’a dressé en fonction de ses besoins, qui à l’époque étaient principalement la garde et la défense des troupeaux.

Le dressage des chiens a ensuite évolué grâce à l’étude du comportement (éthologie) et à la connaissance de l’animal : l’homme va découvrir et comprendre que la symbiose entre le dressage et le respect fonctionne à merveille. C’est toute la différence entre autorité et autoritarisme. L’autorité s’exerce dans un cadre de respect et de bienveillance et ne signifie pas brutalité. L’autorité est nécessaire pour éduquer un chien. L’autoritarisme, par contre s’exerce dans un cadre où l’information fait défaut. On impose pour soumettre, maîtriser, humilier. L’Homme qui avait tendance à exercer son autoritarisme sur le chien lors de sa domestication, s’est progressivement tourné vers l’autorité.

En terme d’éducation, chaque propriétaire a sa méthode qu’il doit adapter en fonction du caractère de chaque chien qui compose sa meute. Même si d’une race à l’autre, le caractère diffère, les bases de l’éducation restent les mêmes. Il faut savoir doser calme, patience et fermeté, veiller à une assimilation progressive des connaissances dans la durée. Il est primordial dans le dressage, d’apporter au chien un cadre avec des limites et des règles.


Si la chasse est un art, le dressage en est certainement la composante maîtresse.


Education au fil des siècles

L’éducation du chien a donc évolué au cours des siècles, et il apparaît très clairement que rien n’est figé.

Dès l’Antiquité, l’homme a commencé à dresser des chiens pour la chasse. Pour cela, il intègre un jeune chien à un groupe d’adultes confirmés afin de le créancer sur une espèce spécifique, ce que nous faisons tous aujourd’hui. Les chiens n’ayant pas les qualités recherchées sont éliminés du groupe.

Les premiers ouvrages concernant le dressage des chiens de chasse datent de 1360 d’Henri de Ferrières, puis celui de Gaston Phoebus en 1387 ou encore celui de Jacques du Fouilloux publié en 1561.

Pour Gaston Phoebus, la sélection doit se faire sur les qualités et les défauts des chiens, sur l’origine génétique, sur le milieu géographique et sur le signe astrologique. Pour lui, le dressage se fait à la curée, les chiens doivent apprendre les ordres suivants : « se coucher, se lever, saisir ou lâcher un gibier, manger, aboyer ou se taire, avancer ou reculer, être en confiance, en amour ou en crainte »

Pour Jacques du Fouilloux, le dressage du chien de chasse doit se faire en trois étapes. La première consiste à nourrir les chiens pendant les six premiers mois avec du pain et du lait de chèvre ou de vache. La deuxième étape, à l’age de seize mois, c’est la sortie dans les champs à la découverte des traces de gibier. La troisième consiste à mettre le jeune chien à la chasse en l’introduisant dans un groupe de chiens.

 

Les débuts du chien courant

De nombreuses traces attestent d’une longue utilisation cynégétique des chiens dans le monde grec. Le chien de chasse grec peut s’employer sur de multiples gibiers : sangliers, cerfs, chevreuil, renard, lièvre, mais aussi chèvre, panthères, lynx, ours, lion ; il doit être très résistant, ardent et bon pisteur. 

Les Perses, Libyens et nomades asiatiques pratiquent la chasse à courre à cheval ; les Grecs eux ignorent ce mode de chasse et pratiquent une chasse dite « au filet » : de grands panneaux pouvant mesurer 55 mètres, sont positionnés et des rabatteurs y poussent les animaux en les effrayant. Mais on utilise aussi des chiens pour pister le gibier et le rabattre dans les filets. Parfois, on leur fait même tenir les sangliers au ferme.

L’historien Xénophon, auteur du premier traité de la chasse, détaille ainsi la chasse aux lièvre : « tu nourrissais des chiens, qui par leur flair, le découvraient ; et comme souvent il s’enfuyait rapidement, une fois découvert, tu avais d’autres chiens pour le prendre à la course. » : ce sont des chiens différents qui pistent et poursuivent le gibier. Les pisteurs sont choisis pour leur nez et leur capacité à quêter « vigoureusement, sans rompre, avec force aboiements et hurlements » les poursuiveurs pour leur rapidité.

En Grèce antique, ce sont les chiens de Sparte qui font référence. D’inspiration noble et militaire, la chasse spartiate se pratique à pied et en groupe. Le gibier, notamment le sanglier est tué sans filet. Les chiens de Sparte jouissent donc de qualités olfactives, athlétiques et  comportementales  indéniables.

Cette façon de chasser, vectrices de valeurs chères aux aristocrates grecs (endurance physique , courage…) va voir son influence se développer. Platon dira qu’il souhaite voir interdire «  la chasse fainéante qu’on pratique aussi bien éveillé qu’en dorment au moyen de filets », se montrant admiratif de celle «  où l’on poursuit les bêtes à quatre pieds avec des chevaux, des chiens et où le chasseur s’expose lui même, poursuit sa proie et s’en empare à force de traits et de blessures ».

A partir du moment où Alexandre le Grand pratique la grande chasse royale à la Perse, le courre devient un modèle.

La pratique de la chasse au filet ne fait plus référence. Le chien de meute prend de plus en plus d’importance. Il devient indispensable en l’absence de matériel  bloquant la fuite du gibier. L’efficacité du chien détermine la réussite de la chasse.

Cette évolution n’a probablement pas été sans conséquence sur les cheptels canins. L’essor de la vénerie a entraîné une plus grande spécialisation des cheptels et ce contexte a sans doute été propice à l’apparition d’un morphotype dédié à la chasse à courre.

2. Evolution de notre mode de chasse

Notre mode de chasse a subi ces dernières années une très forte évolution. Les divers concours organisés par les AFACCC et les autres associations de ce type y sont très certainement pour beaucoup. Ils ont fait prendre conscience à beaucoup d’entre nous des immenses possibilités qu’offre la chasse aux chiens courants et du plaisir procuré par le travail d’une meute, sans que le prélèvement de l’animal poursuivi constitue une nécessité. Ces épreuves ont permis de confronter les expériences et les façons de faire, donnant à chacun les pistes de progrès potentielles pour réaliser de belles chasses. Au contact d’autres passionnés, divers styles sont apparus et le fait de voir chasser d’autres meutes, de partager avec d’autres conducteurs nous a fait tous progresser.

Cette façon de faire courir ses chiens a induit une pratique de plus en plus prisée sur le terrain et tout au long de la saison. Il n’y a pas si longtemps, seuls quelques passionnés ont troqué l’arme à feu contre un morceau de bois pour devenir ainsi des chasseurs « au baton ». Aujourd’hui, c’est une démarche qui fait toujours de nouveaux adeptes, centrée sur le travail du chien et l’amélioration de la meute.

Cette recherche de la belle chasse au détriment de la chasse productive, a favorisé l’accroissement de la technicité des conducteurs, avec le souci permanent d’apporter sa contribution au bon déroulement de l’acte de chasse.  Appuyer, laisser faire, être au contact ou pas, de nombreuses questions subsistent encore, preuve du désir d’avancer encore. Cette observation, la plus pointue possible va obliger chaque propriétaire à se plonger un peu plus dans la génétique ou tout au moins à réfléchir précisément à ses objectifs de sélection, aux améliorations prioritaires à apporter à sa lignée et aux alliances à effectuer. Veut-on un chien froid, un rapprocheur, un chien de chemin, bref la saillie sera plus orientée vers la recherche du style de chasse à améliorer et des musiciens manquants à l’orchestre pour que la partition proposée par la meute soit la plus harmonieuse possible.

La chasse aux chiens courants est devenue plus sportive et pratiquée par un grand nombre de jeunes et de femmes. L’entretien des chiens ne s’arrêtent pas à la fin de la saison. Les naissances, l’éducation et l’entrainement sont les étapes essentielles pour la bonne tenue de la meute tout au long de l’intersaison.

Notre chasse devient un art de vivre, une philosophie qui fait de plus en plus d’adeptes avec des chasseurs de plus en plus intégrés dans la vie locale.

Et si nous étions tout simplement sur la bonne voie…

 

3. Les valeurs que nous défendons

Forts de ces héritages, les chasseurs n’ont fait que progresser dans l’éducation de leurs chiens selon leurs besoins.

Conscients de ces valeurs, de l’éthique à respecter, de la tradition séculaire à transmettre aux générations futures, la FACCC a élaboré une charte :

« Aimer la chasse pour le chien »

Le vocabulaire du chasseur aux chiens courants  

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